Peut-être que tout le monde ne connaît pas le professeur Mario Sergio Cortella, mais dans le contexte des sciences de l’éducation, il est vraiment très célèbre, notamment au Brésil.
Une de ses déclarations a notamment incité les gens à sourire et à refléter l’opinion publique: « Une maison ordonnée est une maison triste ». Mais que voulait dire exactement le philosophe éducateur ?
De toute évidence, sa déclaration ne faisait pas l’éloge du désordre: il est évident que le manque de propreté dans un environnement ne peut que nuire à ceux qui y vivent.
Le discours de Cortella découle plutôt d’une tendance sociale: celle d’essayer de manière obsessionnelle de toujours tout mettre en ordre et de perfectionner. Probablement à cause de l’arrivée des réseaux sociaux, sur lesquels nous essayons tous de ressembler à un idéal et non à la réalité, il semble que chaque maison devrait toujours être prête à être photographiée.
Coussins en ordre, bibelots parfaitement choisis, cuisine impeccable … tout doit respirer la beauté et le calme. Mais la vie – souligne le professeur – n’est pas comme ça!
La vie n’est pas parfaite, c’est un tourbillon de hauts et de bas, de problèmes à résoudre, de moments difficiles au cours desquels une maison (et la famille qu’elle représente) devient l’un des points fixes auxquels s’accroche.
L’impression laissée par une personne sur l’oreiller, la couverture posée en désordre sur le canapé, les traces laissées dans la cuisine par quelqu’un qui a préparé un goûter rapide… sont autant de preuves de la vie palpitante de la maison.
La vie, dit Cortella, est composée de vibrations, de changements et de beaucoup de désordre. Vouloir nettoyer et réorganiser notre maison de manière obsessionnelle est le symptôme d’une société qui veut couvrir tous les défauts, qui n’admet plus la beauté de l’exception et de l’imperfection.