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La santé pour tous !

Un nouveau scandale sanitaire vient souligner l'absence de contrôles sur les chaînes de fabrication de la filière. L'industrie pharmaceutique, qui a délocalisé massivement sa production de médicaments génériques, entrevoit les limites de son modèle.

 Il en va de la carrière de quelques médicaments comme de celle de certaines personnes. Partis de rien pour arriver nulle part, après avoir connu le succès bien que leurs performances soient contestées. L'histoire du Mediator pourrait se raconter ainsi, alors que son procès pénal est fixé à l'automne prochain ; ou celle du Vioxx, un anti-inflammatoire auquel est attribuée la responsabilité d'au moins 20.000 morts. Jusqu'alors, les scandales ont braqué la lumière sur les pratiques frauduleuses de l'industrie pharmaceutique quand elle cherche à imposer ses nouveaux médicaments au prix d'arrangements coupables avec les règles éthiques.

Et voici qu'un médicament générique, le Valsartan, l'antihypertenseur vedette, est en passe de connaître le même destin. Ironie de l'histoire, le médicament original dont il est issu, le Tareg, commercialisé par Novartis, est entaché d'une fraude spectaculaire révélée en 2012, organisée pour surévaluer les bénéfices du médicament. Entre autres manipulations, Novartis subventionnait à hauteur de 1,4 million de dollars le laboratoire d'où sont sorties les études frauduleuses. Dans l'affaire du Valsartan, c'est l'organisation industrielle de la filière du médicament générique qui est en cause.

L'INDUSTRIEL RESTE SOURD

L'affaire démarre en juin 2018 aux Etats-Unis, quand la Food And Drug Administration (FDA) détecte des impuretés dans des lots de Valsartan fabriqués en Chine par le leader national du médicament, Zhejiang Huahai Plarmaceutical : des nitrosamines classées cancérigènes probables par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'y sont égarées. Sommé de fournir des explications, l'industriel met en avant un problème technique survenu sur une seule chaîne de fabrication. « Faux, rétorque l'agence américaine dans un courrier expédié à Zhejiang qu'elle rend public, votre enquête a été bâclée, nous avons retrouvé ce polluant dans d'autres lots. » Poursuivant ses analyses, la FDA découvre alors que tous les lots fabriqués dans cette usine sont concernés. 

Source: marianne.net

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