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A 71 ans, Jo Cameron n’a jamais ressenti de douleur ni de stress. Des médecins spécialisés en perception de la douleur à l’University College London (Royaume-Uni) se sont penchés sur son cas. Dans l’étude qu’ils publient le 27 mars 2019 dans le British Journal of Anaesthesia, ils expliquent avoir découvert qu’une mutation génétique était à l’origine de ce phénomène.

 Jamais d’anti-douleurs ni de péridurale : Jo ne savait pas qu’elle présentait cette mutation avant l’âge de 65 ans, lorsque des médecins se sont rendus compte que l’une de ses hanches était sévèrement atteinte par de l'arthrose et devait être remplacée. Or, la sexagénaire ne s’était jamais plainte de douleurs à cet endroit. Puis, à l’âge de 66 ans, elle subit une lourde opération de la main. Là encore, elle ne ressent aucune douleur et ne réclame aucun médicament analgésique.

Lorsque les médecins l’interrogent, ils découvrent que la patiente s’est souvent blessée sans s’en rendre compte : une odeur de chair brûlée l’alertait parfois avant de s’apercevoir qu’elle s’était brûlée. Mais à chaque fois, elle guérissait ou cicatrisait très rapidement. Mieux, le New York Timesrapporte que Jo Cameron compare ses accouchements à des "chatouilles" alors qu’elle les a vécus sans péridurale. Elle n’a d’ailleurs jamais eu besoin de prendre aucun médicament contre la douleur. Autre fait remarquable : Jo a toujours été très calme et n’a jamais été saisie de panique.

Comprendre cette mutation pour mieux traiter les douleurs : Ses médecins l’orientent alors vers des spécialistes en génétique de la douleur qui décident de conduire des analyses ADN. Ils trouvent alors dans ses gènes une explication à son absence de douleur : une mutation qui rend une combinaison de gènes connue par les médecins pour jouer un rôle dans les sensations de douleur, d’humeur et de mémoire, inactive.

Outre le caractère exceptionnel de ce cas, les médecins espèrent que cette découverte pourra faire avancer la recherche sur les traitements anti-douleurs. "Nous espérons qu’avec le temps, nos découvertes contribuent à la recherche clinique sur la douleur et l’anxiété post-opératoires, ainsi que sur la douleur chronique, les syndromes de stress post-traumatique et la cicatrisation des plaies, en faisant éventuellement appel à des techniques de thérapie génique" a ainsi déclaré le docteur James Cox, co-auteur de l’étude, dans un communiqué de l’University College London.

De son côté, Jo Cameron se réjouit que son cas puisse être utile à d’autres patients : "je serais ravie que des recherches sur mes propres gènes puissent aider des personnes qui souffrent" a-t-elle confié à l’université britannique.

Selon les chercheurs, il est probable que cette mutation existe chez d'autres personnes étant donné que Jo Cameron a vécu 65 ans sans le savoir. Ils encouragent donc toutes les personnes qui ne ressentent pas de douleur à en parler à leur médecin ou à se manifester auprès de leur équipe à l’University College London.
Source : francetvinfo.fr

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