Il est difficile de dire non à son enfant, parce que nous voulons tenter de répondre à toutes ses envies. Lorsqu’il y a une fratrie, il est malaisé de satisfaire tous les enfants si chacun a une envie différente. Il est plus facile de combler la demande d’un seul enfant.
De même, il est compliqué d’avoir une relation privilégiée avec chaque enfant d’une famille nombreuse. Et nous nous sentons coupables lorsque nous ne parvenons pas à satisfaire tous leurs désirs. Mais, nous en sommes conscients, c’est grâce aux frustrations vécues dans l’enfance que, devenus adultes, nous sommes en mesure de comprendre et d’accepter les interdits, les limites et les lois, qui font partie de la socialisation.
Chacun des parents, en fonction de son histoire personnelle, va poser les limites de cette frustration en miroir de ses propres limites. Nous vivons dans une société culpabilisante, où le regard des autres, qu’ils soient parents ou non, peut être très violemment ressenti.
Il va alors y avoir plusieurs approches différentes, dont les deux plus marquantes sont :
- le ou les parents qui vont répondre à toutes les demandes de leur enfant, sans limites ;
- et ceux qui vont être stricts, parfois en réaction aux préjugés sur les enfants uniques.
Chaque famille va poser ses limites en fonction de son seuil de tolérance. Ces limites dépendent aussi des ressources et de l’énergie du moment, en apportant une variété de réponses à un même problème posé. Les limites sont liées au rythme de vie : les lève-tôt, les lève-tard, les repas en famille, les sorties du week-end en famille, une heure précise de coucher tous les soirs, etc. Des règles sociales ou des lois peuvent être évoquées en jouant à des jeux de société, des jeux incluant des règles que tout le monde doit suivre, et qui pourront évoluer si tout le monde est d’accord.
Les enfants uniques ont parfois la réputation d’être égoïstes et capricieux, mais ce n’est pas nécessairement justifié. Cela dépend essentiellement de l’éducation qu’ils reçoivent. Ils ont, la plupart du temps, l’avantage de bénéficier de l’attention exclusive de leurs parents. A condition que ceux-ci prennent de la distance par rapport à leurs désirs, pour laisser leur enfant épanouir sa personnalité et ses différences.
Il s’agit de savoir dire non quand c’est nécessaire, et d’accueillir les sentiments et émotions de votre enfant sans jugement. De même, lui reconnaître des droits, et négocier ou refuser à chaque fois que cela vous paraît nécessaire. Préparez-vous à écouter et à accepter complètement avec bienveillance et tendresse toutes les manifestations de frustration après un « non » : chagrin, colère, crise de rage, etc.