Les expériences de chercheurs de l'université américaine de Northwestern montrent au contraire que les personnes qui ont vécu des moments difficiles ont tendance à juger plus sévèrement ceux qui sont en lutte avec ces mêmes problèmes ou qui se montrent incapables d'y faire face.
Ils ont testé la compassion d'un groupe d'adultes à travers une série de cinq expériences. Dans la première, ils annonçaient à un groupe de personnes qui avaient participé à un plongeon dans un lac glacé la réaction d'un homme appelé Pat, qui, au dernier moment, à cause du froid, avait annulé le plongeon.
«Poule mouillée!» a été –à peu de chose près– la réaction de ceux ayant réussi le plongeon, contrairement à ce pauvre Pat.
Les plus martyrisés deviennent les plus méprisants : Dans une autre étude, 323 participants en ligne ont évalué un adolescent qui avait, selon les cas, fait face aux intimidations dont il était victime ou avait échoué à les affronter.
Les personnes qui avaient elles-mêmes été martyrisées à l'école se montraient plus compatissantes envers celui qui y avait su y faire face, comparées aux personnes qui n'avaient jamais vécu ces expériences. Mais elles ont fait beaucoup moins preuve d’empathie envers le sort de l'adolescent qui avait mal réagi à ces intimidations.
Pourquoi? Beaucoup de gens ne se souviennent pas vraiment de la détresse émotionnelle par laquelle ils sont passés. Et, parce qu'ils ont finalement surmonté ces difficultés, ils considèrent qu'il s'agit d'un événement de la vie dont on peut facilement triompher. Ils finissent ainsi par se montrer méprisants envers ceux qui ne parviennent pas à relever ces mêmes défis.