Il était une fois un samedi soir où je décidai d'ignorer royalement une invitation à un anniversaire pour rester chez moi.
Un pyjama en polaire, un plaid, Netflix, une soupe, et la délicieuse perspective d'une soirée sans devoir hurler dans les oreilles des gens pour se faire entendre par-dessus Despacito, sans errer de boîte en boîte avant d'en trouver une qui autorise l'entrée à deux filles et six garçons, sans attendre désespérément le premier métro ou le dernier Uber disponible, sans risquer d'oublier de boire le litre et demi d'eau de rigueur avant de se coucher.
Bref, une soirée seule à la maison un samedi soir. Et pour tout avouer, ce n'était pas la première. Mais il fut un temps où, attablée au brunch du dimanche avec des amis en gueule de bois, j'aurais murmuré une excuse foireuse pour justifier mon absence à la boum inoubliable de la veille. Alors qu'aujourd'hui, je le dis haut et fort : "Oh, je suis restée chez moi. J'ai lu un roman et j'ai cuisiné une omelette aux champignons."
Est-ce parce j'ai muri ? Avec tout mon auto-respect, je ne pense pas. Non, rester chez soi est simplement devenu in. Les casaniers peuvent déculpabiliser de troquer leurs talons hauts contre des charentaises. Rester chez soi le week-end, une révolution ?
On vous voit venir. L'humain n'a pas attendu 2017 pour ne pas sortir le samedi soir. Preuves en sont les audiences de The Voice et de Danse avec les Stars. L'humain n'a pas non plus attendu 2017 pour ne pas aller visiter l'expo Dior le dimanche après-midi et préférer enchainer les siestes dans la chaleur d'un lit douillet.
Cela dit, il y a aujourd'hui deux différences avec le rester chez soi d'avant : 1. il porte un nom, le nesting (ou "faire son nid") ; et 2. il est devenu tendance, voire se revendique.